Parmi les trois écoles du cœur de Chennai proposées, nous avons été affectées dans celle réservée à une classe plus aisée de la population. Elle est située dans un quartier résidentiel composé de très belles et très grandes propriétés. Les moyens dont dispose l’école sont effectivement plus importants que ceux des autres après un aperçu des photos des locaux.
Les locaux
Un grand bâtiment autour d’une cour pavée ; un ascenseur ; des salles de biologie, physique et chimie spéciales ; une grande bibliothèque ; 2 salles informatiques ; une piscine et un tout nouvel auditorium ! L’école a également des TBI dans une grande majorité des classes mais ils ne sont pas utilisés (du moins dans les cours que nous avons vus).
Généralités
L’école accueille les enfants de la maternelle (Kindergarden) à la terminale (classe XII) avec 3 classes par niveau. Les élèves sont environ 25-30 par classe. Les niveaux scolaires sont répartis par étage, les primaires sont au rez-de-chaussée et 1er étage, les lycéens au 2nd et les collégiens au 3ème et 4ème.
Les horaires de notre école étaient assez particuliers : pas de grasses matinées possibles, il fallait être à l’école dès 7h30 ! Mais l’avantage c’était que l’école finit à 13h50 pour les primaires. Comme pour les autres écoles, la langue d’enseignement est l’anglais. Les pauses sont aussi ici très brèves : 10 minutes en milieu de matinée et 30 minutes pour manger.
Lors des premiers jours, nous avons été prises en charge par les deux enseignants de français qui sont chargés de l’enseignement du français au collège et lycée. Nous avons ensuite demandé à être plutôt dans les classes de primaire. La responsable des plannings nous affectait chaque jour dans une nouvelle classe pour qu’on puisse voir tous les niveaux (classe I à V). Au final, on a surtout été dans la classe IV-B (CM1).
Cette école accueille aussi des élèves handicapés (moteur et psychologique). Il y en a 1 à 2 par classe, ils sont à chaque fois accompagnée d’une dame qu’on pourrait assimiler à une AVS sauf qu’elles sont là essentiellement pour les surveiller, elles les aident parfois. Ils ne viennent pas en cours toute la journée car certains vont aussi une partie du temps dans des établissements spécialisés.
Déroulement d’une journée type
La quantité de cours est quasiment la même qu’en France mais ils sont beaucoup plus condensés dans la journée et les pauses sont quasi inexistante et pourtant les élèves débordent d’énergie du début à la fin. De vraies piles électriques, ils ne semblent même pas avoir de coup de barre en fin de matinée ni après le repas ! Il y a un secret a percé car en France les élèves sont fatigués le matin, avant midi et après le repas, peut-être que d’avoir trop de pauses n’est pas aussi bien pour eux que cela puisse paraitre … !
Déroulement d’un cours
C’est le même principe que dans les autres écoles donc pour ne pas répéter ce qu’on expliquait Laurianne et Pierre, on vous laisse aller lire leur article sur leur école.
Particularités de notre école
– le rituel du matin est très court : les élèves arrivent pour 7h30, ils s’asseyaient en tailleur en colonne selon leur classe et sexe, 2 élèves viennent dire la prière (dans cette école ça ne dure pas plus de 2min) et à 7h45 la directrice prend la parole et dit bonjour à tout le monde. S’il y a des anniversaires, les élèves viennent devant le reste de l’école qui leur chante « joyeux anniversaire ». La directrice appelle ensuite les classes par niveau pour leur demander de regagner leur salle de cours. Les cours débutent à 8h. Certains mardis, il y a en plus un exposé préparé par toute une classe qui dure une dizaine de minutes. Suite aux exposés, les élèves chantent l’hymne de l’école et l’hymne national.
– les « fêtes » de l’école (journée des grands parents, repas par les 6ème …) sont nombreuses.
– dans toutes les classes, les projets sont affichés aux murs.
– les élèves sont très capricieux, ils sont près à supplier leur maitresse pour ne pas se faire punir alors qu’ils sont pris en flagrant délit de bêtise. Le summum a été atteint pendant un cours de piscine avec le groupe des filles de CM1. Après s’être fait rappeler plusieurs fois à l’ordre par la professeure sans effet, elle les a toutes fait sortir de l’eau en disant que le cours était fini, qu’elles pouvaient se rhabiller et elle est partie dans les vestiaires pendant presque 10min (on ne savait pas nous où elle était passée…). Pendant ce temps, les élèves étaient debout au bord de l’eau à la supplier de revenir (nous étions alors les seules adultes au bord de la piscine… impensable en France !), seules 3 élèves pouvaient continuer à nager car elles étaient dans le groupe des élèves en difficultés et n’avaient pas désobéi. L’enseignante est enfin revenue mais elle s’est uniquement des trois élèves en difficultés. Les autres continuaient toujours de demander pardon et lui demandaient de revenir s’occuper d’elles aussi. Le professeur de sport du groupe des garçons est arrivé, a demandé ce qu’il se passait et a puni les filles en les obligeant à faire 3 fois le tour de la piscine en courant. Après ça, l’enseignante a fini par céder et les a autorisés à reprendre leur cour. Encore une fois, les élèves ont obtenu gain de cause et ce n’est pas le seul exemple qu’on pourrait citer.
Notre participation en classe
On a surtout fait de l’observation car en changeant d’enseignants à chaque cours et de classe chaque jour il n’était pas possible de mettre en place un projet suivi. On pouvait prendre la classe en charge pendant 40min lorsque le professeur voulait faire autre chose (corriger des cahiers, ranger sa classe …) ou que le professeur était absent.
Lors de ma 1ère intervention (Amélie), les élèves ont voulu que je leur chante notre hymne national !! Ils se sont ensuite tous levés pour chanter le leur alors qu’aucun enseignant ne le leur a demandé. Ils voulaient après que je leur récite un poème … heureusement que j’avais fait poésie pendant le stage en responsabilité, j’ai pu en réciter un !
Pour nos autres interventions en CM1 principalement, les élèves nous demandaient de leur apprendre des mots en français, on devait les noter à leur demande au tableau pour qu’ils puissent les recopier dans leur cahier, là aussi sans aucune intervention de leur professeur. Mais en Inde, tout fonctionne comme ça, le prof parle et les élèves répètent et recopient … On leur a ensuite proposé un chant en français, on a choisi « une souris verte » car c’est une comptine simple, courte et facile à expliquer et traduire en anglais. Comme pour le vocabulaire, on devait écrire toute la chanson pour qu’ils puissent la noter. On la leur a apprise phrase par phrase en traduisant à chaque fois (ils notaient aussi la traduction !). Au final, on a pu les filmer en train de la chanter tous seuls. Ils ont également fait une affiche dans leur classe avec les paroles de la chanson et des illustrations pour raconter l’histoire.
Notre participation à la vie de l’école s’est faite aussi au travers d’un spectacle organisé pour la fête des grands-parents (fête que dans cette école). Les élèves de maternelle et les CP chantaient et dansaient dans leur magnifique amphithéâtre. Il y avait des chants en anglais, en hindi, en tamoul et un en français : « sur le pont d’Avignon ». Nous avons donc du pendant les répétitions et le spectacle, accompagné le professeur de français pour chanter avec les élèves.